Les Lois et Règles de Guérison
Maître Djwhal Khul
Première loi de guérison
Toute maladie résulte d’une inhibition dans la vie de l’âme.
Ceci est vrai de toutes les formes et dans tous les règnes.
L’art du guérisseur consiste à libérer l’âme, de manière que sa vie puisse s’écouler par les agrégats d’organismes qui composent toute forme particulière.
Commentaire
Cette première loi concerne particulièrement l’origine subtile des maladies physiques et psychiques, tant chez l’homme, que chez l’animal, le végétal et le minéral.
Vu sous l’angle de l’énergie, un flux d’énergie, nommé vie, cherche à s’exprimer à travers la forme.
Les peurs, tensions, résistances et fermetures constituent autant d’obstacles à la libre expression des flux d’énergie, créant ainsi la maladie.
Le rôle du thérapeute est de participer à l’élimination des obstacles à la libre expression de la vie.
La détente consciente, la fluidité corporelle, l’acceptation, et la libération du monde des illusions – projections et anticipations -, participent à l’accomplissement humain et à l’épanouissement des caractéristiques propres à la conscience : beauté, présence et harmonie.
Le corps, le mental et les émotions sont autant d’outils d’expression. Nourris par la vie, ils deviennent des canaux de sagesse et d’inspiration.
Le thérapeute participe par sa présence à éveiller la conscience que le « patient » a de sa propre présence.
Thérapeute et patient sont un par la conscience qui les anime.
Du point de vue de la conscience, la division n’existe pas.
Seule la conscience est.
Deuxième loi de guérison
La maladie est le produit de trois influences, et elle leur est sujette. D’abord le passé d’un homme, selon lequel il paye le prix de ses anciennes erreurs. Deuxièmement son hérédité, selon laquelle il partage avec toute l’humanité des courants souillés d’énergie qui sont d’origine collective. Troisièmement, il participe au même titre que toutes les formes naturelles à ce que le Seigneur de la Vie impose à Son corps. On appelle ces influences « La Loi Ancienne du Partage du Mal ». Un jour, il faudra qu’elle cède la place à la « Loi Nouvelle de l’Ancien Bien Dominant », sous-jacente à tout ce que Dieu a créé. Cette loi nouvelle doit être mise en action par la volonté spirituelle de l’homme.
Commentaire
Cette seconde loi de guérison continue l’exploration de l’origine des maladies.
La première cause décrite ici est en rapport à la loi du karma. Les actions entraînent un certain nombre de conséquences qui ont un impact sur la vie de la forme. Les erreurs désignent ici les actes qui trouvent leur source dans les réactions propres au moi. Toute action destinée à la survie du moi, inspirée par la peur, la colère et le contrôle, entraînent un cercle de réactions. Ces réactions laissent une trace dans la mémoire subtile et dans la mémoire cellulaire. L’enfant qui naît est porteur d’un bagage qui modèle les lignes directrices de son développement. Il contient donc en potentiel les maladies qui vont s’exprimer au cours de la vie et celles qui vont aboutir à la mort de la forme.
La seconde cause concerne les influences du karma collectif propre à l’humanité dans son ensemble. Les actions polluantes, c’est-à-dire les actions qui laissent des traces karmiques, additionnées à l’échelle de l’humanité, constituent une trame énergétique qui influence le comportement de l’individu. Les pensées collectives germent dans les esprits individuels qui se les approprient. Lorsqu’il s’agit de pensées basées sur la domination et le pouvoir, ces mêmes tendances vont se retrouver au niveau de la conduite individuelle et retentir profondément sur la vie physique et psychique. Les maladies sont des modes d’expression de ces tendances latentes. Tel est le mécanisme contenu dans la formulation de « La Loi Ancienne du Partage du Mal ».
La « Loi Nouvelle de l’Ancien Bien Dominant » fait allusion à l’amour, qui tente de s’exprimer et de se révéler à travers les formes. C’est l’amour qui sous-tend la formation des familles et groupes. C’est aussi l’amour qui permet d’intégrer le groupe étroit dans un groupe plus vaste, jusqu’à l’absorption dans la conscience une. L’esprit établi au niveau de la conscience une connaît la division, mais connaît aussi l’unité sous-jacent à la multiplicité. Lorsque l’unité est habitée consciemment, l’amour est le moteur unique des actions, pensées et sentiments. La tendance séparative propre à la personnalité n’exerce plus sa loi. La conscience de l’un devient la note dominante de la manifestation.
Première règle de guérison
Que le guérisseur s’entraîne à connaître le stade intérieur de pensée ou de désir de celui qui recherche son aide.
Il pourra ainsi connaître la source d’où provient le trouble.
Qu’il relie ensuite la cause à l’effet et connaisse le point exact par où le soulagement doit intervenir.
Commentaire
Cette première règle de guérison concerne la nature de la vision.
Lorsque la vision est parfaitement relâchée, c’est-à-dire que l’objet de vision vient s’inscrire au sein du regard, le champ est ouvert et la perception globale.
Dans ce regard non préhensif, les pensées, sentiments et émotions sont reconnus, permettant une appréhension juste du point de perspective de l’interlocuteur.
L’homme ordinaire et le sage ne diffèrent que par le point d’où la vision se fait. Chez le premier, la vision est de nature personnelle, chargée d’interprétation et de conclusion, chez le second la vision est impersonnelle, libre de pensée et de concept.
Le regard étant implanté dans la conscience impersonnelle, le point de perspective de l’interlocuteur est immédiatement reconnu, qu’il soit personnel ou impersonnel. Contrôle et préhension caractérisent le regard personnel. Clarté et acceptation irradient du regard impersonnel.
Le trouble témoigne d’une relation personnelle à la situation, créant tension, refus et résistance. Telle est la cause de la maladie.
Le rôle du guérisseur est d’amener le regard à quitter la vision personnelle pour s’établir dans la vision sans choix, là où règne la liberté.
Le soulagement survient. Le corps, le souffle et l’esprit retrouvent leur rythme naturel. La peur laisse la place à l’amour. La guérison s’ensuit.
Troisième loi de guérison
Les maladies sont un effet de la centralisation essentielle de l’énergie vitale chez l’homme.
Les conditions déterminantes qui provoquent la mauvaise santé font leur chemin à partir du plan où cette énergie est focalisée.
Ces conditions s’extériorisent en conséquence sous la forme de maladies ou d’immunités contre les maladies.
Commentaire
Le corps et le psychisme sont constitués par des courants d’énergie.
Ces énergies se répartissent suivant des lignes de forces et des nœuds de concentration.
Dans l’idéal, les flux d’énergie sont fluides, aussi bien le long des lignes de force qu’au sein des nœuds de concentration.
Tout conflit psychique retentit sur la forme. La réaction s’exprime par une tension qui perturbe le flux harmonieux des courants d’énergie. Cette perturbation peut s’accroître et former une concentration anormalement dense d’énergie.
L’énergie étant de nature vibratoire, une concentration anormalement dense d’énergie vibre à une fréquence différente de celle des énergies de celles d’alentour.
Lorsque cette fréquence mutante devient dominante, la maladie apparaît.
Si la fréquence mutante parvient à imposer sa loi, la forme est détruite.
Si la fréquence mutante reste insuffisamment puissante, la fréquence vibratoire des champs énergétiques périphériques s’impose. La normalisation s’ensuit, enrichie par l’expérience du conflit résolu. Une immunité nouvelle s’est ainsi établie.
Quatrième loi de guérison
Les maladies, tant physiques que psychologiques, ont leurs racines dans le bien, le beau, et le vrai.
Elles ne sont qu’un reflet déformé des possibilités divines.
L’âme contrecarrée qui recherche la pleine expression de quelque caractéristique divine ou réalité spirituelle intérieure, provoque un point de friction dans la substance de ses gaines.
Le regard de la personnalité se focalise sur ce point, ce qui appelle maladie.
L’art du guérisseur se préoccupe de relever les regards focalisés vers le bas en les orientant vers l’âme, qui est le véritable Guérisseur intérieur de la forme.
Alors l’oeil spirituel ou troisième oeil dirige la force curative et le rétablissement s’ensuit.
Commentaire
Cette quatrième loi de guérison aborde la question de la quête d’essence et de ses conséquences sur la forme.
Le bien, le beau et le vrai sont un des modes d’expressions de la conscience sans forme.
La quête du vrai est le mouvement d’établissement dans la nature une de la conscience.
La conscience, dans son expansion naturelle, rencontre des obstacles au niveau de la forme. Ces obstacles sont constitués par le sentiment de séparation créé par la personnalité et par la fermeture de l’espace corporel qui en est l’une des conséquences.
Deux vibrations différentes se rencontrant créent une zone de friction, tel le feu qui rencontre le bois. Les crépitements provoqués par la rencontre du feu et du bois sont le reflet d’un conflit d’énergies. Lorsque tout le bois est devenu feu, les crépitements disparaissent.
Le regard de la personnalité est attiré par la zone de conflit. Le refus stimule le conflit. La maladie apparaît.
Le guérisseur en invitant à l’acceptation permet l’intégration et la résolution du conflit.
L’acceptation est l’expression de l’amour qui cherche sa pleine expression. Elle est l’outil de guérison utilisé par la conscience.
L’esprit éclairé, libre du vouloir, laisse la place aux forces vitales qui vont accomplir leur oeuvre de guérison de la forme.
Le rétablissement est le signe de l’harmonisation des énergies en présence.
Le calme et la transparence témoignent de la guérison.
Deuxième règle de guérison
Il faut que le guérisseur parvienne à la pureté magnétique par sa pureté de vie.
Il faut qu’il puisse émettre le rayonnement dissipateur qui apparaît chez tous les hommes ayant relié leurs centres céphaliques.
Lorsque ce champ magnétique est établi, la radiation est émise.
Commentaire
Cette seconde règle concerne la nature de la transmission silencieuse.
La pureté de vie reflète un esprit libéré des projections et un corps vacant. La pensée pure est une pensée qui n’est pas réactive, libre du moi, fonctionnelle, jaillissant du silence, adaptée à la situation présente, et non polluée par la mémoire psychologique. L’action pure est l’action qui n’est pas réaction, mais réponse à la situation présente. Cette action est libre du vouloir personnel, de la culpabilité et du regret. Elle est sans poids karmique. La parole pure est l’expression de la conscience une. Elle est directement issue du silence sans fond de la conscience observante et réintègre sa source sitôt avoir été prononcée.
Lorsque la pureté de vie est réalisée, la présence s’affirme comme radiation magnétique qui possède un pouvoir d’éveil. Le corps et l’esprit sont alors des canaux transparents, permettant la libre expression de la lumière sans forme de la conscience. Les centres de la tête vibrent à l’unisson. Ils sont reliés aux centres inférieurs de manière fluide et continue.
L’unité accomplie, une vibration sans dissonance irradie, émet et transforme.
Cinquième loi de guérison
Il n’y a rien d’autre que l’énergie, car Dieu est vie.
De énergies se rencontrent chez l’homme, mais cinq autres sont présentes. Pour chacune on peut trouver un point central contact.
Le conflit de ces énergies avec des forces, et le conflit des forces entre elles-mêmes produit les maux corporels de l’homme.
Le conflit entre les premières et les secondes persiste durant des âges, jusqu’à ce que le sommet de montagne soit atteint – le premier grand sommet de montagne.
La lutte entre les forces produit toutes les maladie infirmités, et souffrances corporelles qui cherchent une délivrance dans la mort.
Les deux, les cinq, et donc les sept, plus ce qu’elles produisent, possèdent le secret. Telle est la Cinquième Loi de Guérison dans le monde des formes.
Commentaire
Il n’y a rien d’autre que l’énergie, car Dieu est vie.
Dans le langage ordinaire, Dieu est un concept.
La formulation proposée ici, « Dieu est vie », brise la tendance pseudo-sécurisante de l’esprit à créer des cadres rigides, et assimile Dieu à la vie même, c’est à dire à ce qui n’appartient à rien, mais inclut tout.
Deux énergies se rencontrent chez l’homme, mais cinq autres sont présentes. Pour chacune on peut trouver un point central contact.
Les deux énergies citées ici concernent ce qui est nommé dans l’enseignement d’Alice Bailey : la monade et l’âme. La monade est l’énergie source, l’âme étant l’intermédiaire entre la monade et la personnalité.
Les cinq autres énergies font allusion aux énergies qui constituent le mental (la pensée), l’émotion, le corps physique, la personnalité et l’énergie planétaire.
Les points de contact sont les zones de pénétration des énergies dans la forme.
Le conflit de ces énergies avec des forces, et le conflit des forces entre elles-mêmes produit les maux corporels de l’homme.
Les énergies de nature subtile s’expriment dans la forme sous forme de forces, de nature plus dense.
Les énergies peuvent entrer en conflit avec les forces qui maintiennent la forme.
Les forces elles-mêmes peuvent s’opposer entre elles, ce qui crée des maladies.
Le conflit entre les premières et les secondes persiste durant des âges, jusqu’à ce que le sommet de montagne soit atteint – le premier grand sommet de montagne.
L’ancien commentaire est ici cité :
« Ce qui est au-dessus est désormais relié avec ce qui est au-dessous, mais l’inférieur perd son identité dans le supérieur ».
Ces conflits concernent d’une part la forme corporelle, entre les centres situés au-dessus et ceux situés au-dessous du diaphragme, et d’autre part la personnalité qui tend à être absorbée dans la conscience globale, perdant ainsi une partie de ses caractéristiques, pour mieux refléter l’harmonie et la lumière de la conscience.
La lutte entre les forces produit toutes les maladies, infirmités, et souffrances corporelles qui cherchent une délivrance dans la mort.
Les maladies sont ici présentées comme un conflit de forces, ou pris au sens plus large comme un conflit d’énergie.
Ces conflits entraînent la mort de la forme qui délivre les énergies emprisonnées et s’affirme en tant que libération.
Les deux, les cinq, et donc les sept, plus ce qu’elles produisent, possèdent le secret. Telle est la Cinquième Loi de Guérison dans le monde des formes.
Cette formulation fait allusion aux différentes énergies précitées, ainsi qu’aux sept rayons, décrits dans l’enseignement retransmis par Alice Bailey. Nous vous invitons à consulter l’ouvrage de référence pour plus d’informations.
Nous citons ici le commentaire du Tibétain qui conclura l’étude de cette cinquième loi de guérison :
La guérison consiste simplement et essentiellement en un maniement d’énergies.
Il faut différencier avec soin les énergies et les forces.
Si l’on cherche à obtenir de réels succès, il faut apprendre à situer le patient aussi exactement que possible sur l’échelle de l’évolution.
La connaissance des centres est impérative.
Le guérisseur lui-même doit opérer en tant qu’âme au moyen de sa personnalité.
A moins que le patient ne soit hautement évolué, les relations du guérisseur avec lui sont des relations de personnalité.
Il faut localiser le centre qui contrôle la région du corps où se situe le point de friction.
De même qu’en toute autre circonstance relevant des sciences occultes, la maladie et la guérison sont toutes deux des aspects du grand système de « relations réciproques » qui régit toute manifestation.
Extrait de « La Guérison ésotérique »
Chapitre VIII, « Les lois et règles énumérées et appliquées », éditions Lucis Trust.
Commentaire
Cette seconde règle concerne la nature de la transmission silencieuse.
La pureté de vie reflète un esprit libéré des projections et un corps vacant. La pensée pure est une pensée qui n’est pas réactive, libre du moi, fonctionnelle, jaillissant du silence, adaptée à la situation présente, et non polluée par la mémoire psychologique. L’action pure est l’action qui n’est pas réaction, mais réponse à la situation présente. Cette action est libre du vouloir personnel, de la culpabilité et du regret. Elle est sans poids karmique. La parole pure est l’expression de la conscience une. Elle est directement issue du silence sans fond de la conscience observante et réintègre sa source sitôt avoir été prononcée.
Lorsque la pureté de vie est réalisée, la Présence s’affirme comme radiation magnétique qui possède un pouvoir d’éveil. Le corps et l’esprit sont alors des canaux transparents, permettant la libre expression de la lumière sans forme de la conscience. Les centres de la tête vibrent à l’unisson. Ils sont reliés aux centres inférieurs de manière fluide et continue.
L’unité accomplie, une vibration sans dissonance irradie, émet et transforme.
Troisième règle de guérison
Que le guérisseur concentre l’énergie nécessaire dans le centre approprié.
Que ce centre corresponde au centre qui éprouve le besoin.
Que les deux se synchronisent et accroissent ensemble la force.
Ainsi se trouvera équilibré le travail de la forme expectante.
Ainsi, sous une juste gouverne, les deux et l’un guériront.
Extrait de « La guérison ésotérique », Alice Bailey, éditions Lucis Trust
Commentaire
La troisième règle de guérison concerne des techniques de guérison par transfert conscient d’énergie.
Ces techniques ne doivent être pratiquées que par des guérisseurs entraînés, du fait des risques qu’elles comportent.
Que le guérisseur concentre l’énergie nécessaire dans le centre approprié.
La première étape consiste en une concentration d’énergie dans un des centres énergétiques du guérisseur. L’énergie reçue par les centres de la tête, notamment par le centre coronal dans la région de l’hypophyse, est dirigée vers le centre choisi afin de créer un afflux focalisé d’énergie.
Que ce centre corresponde au centre qui éprouve le besoin.
Le centre vers lequel le guérisseur dirige son énergie correspond au centre perturbé chez le patient.
Si, par exemple, la perturbation chez le patient porte sur le centre du plexus solaire, le guérisseur va faire affluer l’énergie dans son propre centre solaire.
Une telle technique implique donc que le guérisseur soit en mesure de reconnaître le centre perturbé du patient. S’il ne l’est pas, il faudra qu’il se fie à la localisation des organes malades qui permet, par déduction, de connaître le centre énergétique responsable du dysfonctionnement.
Que les deux se synchronisent et accroissent ensemble la force.
Le guérisseur accorde sur un plan vibratoire son propre centre au centre correspondant du patient.
Trois possibilités s’offrent au guérisseur qui a reconnu le centre perturbé du patient et a accumulé une énergie suffisante dans son propre centre correspondant :
L’expulsion d’énergie en excédent dans un centre hyperstimulé
Des processus définis pour stimuler les centres du patient
La préservation d’un état d’équilibre au sein duquel la guérison naturelle peut avoir lieu.
(extrait de « La guérison ésotérique », p. 474, éd. Lucis Trust)
Face à un centre hyperstimulé, c’est à dire à une concentration anormale d’énergie qui provoque un dérèglement des organes d’aval, une possibilité thérapeutique est l’expulsion d’énergie. L’énergie excédentaire est expulsée du centre du patient, puis ramenée dans le centre correspondant du guérisseur. Le guérisseur doit être en mesure d’éliminer cette énergie excédentaire, s’il ne veut pas subir des conséquences néfastes sur sa propre santé.
Face à un centre hypostimulé, entraînant un dérèglement des organes d’aval du fait d’un afflux insuffisant d’énergie, le guérisseur projette un puissant flux d’énergie, à partir du centre correspondant situé dans son propre corps, vers le centre hypoactif du patient.
Ces deux techniques nécessitent une parfaite évaluation de la situation énergétique des centres, afin de ne pas stimuler, par une décision malencontreuse, un centre déjà hyperactif, ou de dévitaliser un centre déjà hypoactif. Dans les deux cas, une aggravation de l’état de santé du patient pourrait s’en suivre, voire une accélération du processus de la mort.
La troisième approche proposée est moins dangereuse, puisqu’elle concerne une mise à niveau vibratoire subtile des deux centres (celui du guérisseur et celui du patient), sans intervention de la volonté orientée du guérisseur. Cette harmonisation permet alors aux énergies de guérison affluant vers le patient depuis ses centres supérieurs, d’effectuer leur travail, à leur propre rythme et selon leurs propres lois de fonctionnement.
Que les deux se synchronisent et accroissent ensemble la force.
Ainsi se trouvera équilibré le travail de la forme expectante.
Ainsi, sous une juste gouverne, les deux et l’un guériront.
Lorsque le centre du guérisseur et le centre du patient sont synchronisés, les forces en jeu sont amplifiées, permettant une activation du travail de guérison et l’harmonisation des centres énergétiques impliqués : les deux centres du guérisseur (le centre coronal et le centre inférieur) et le centre dysfonctionnel du patient.
Sixième loi de guérison
Lorsque les énergies constructives de l’âme sont actives dans le corps, on y voit régner la santé, des réactions pures, et une activité juste.
Lorsque les constructeurs sont les seigneurs lunaires et les travailleurs soumis au contrôle de la lune et aux ordres du moi personnel, on voit apparaître la mauvaise santé, la maladie, et la mort.
Commentaire
Les énergies constructives sont celles qui contribuent à l’harmonie de la forme. La santé, la pureté des actions et la justesse des réactions sont le signe d’un fonctionnement syntone, dans lequel la pensée, le corps et les émotions fonctionnent comme un tout harmonieux, mis au service des aspirations et des idéaux.
Voici un extrait du commentaire de cette loi, tel qu’il est présenté par le Tibétain :
Lorsque l’âme contrôle la forme impliquée, la santé est présente.
L’âme est la bâtisseuse de la forme, la force constructive en manifestation.
Ceci est vrai à la fois du microcosme et du macrocosme.
Elle apporte comme résultats l’intégrité, de justes relations, et une activité correcte.
Lorsque l’âme ne détient pas le commandement, et qu’en conséquence les forces de la nature en forme sont les facteurs décisifs, la maladie apparaît.
Les bâtisseurs de la forme sont les « seigneurs lunaires », les élémentaux physique, astral, et mental.
Ceux-ci, dans leur triple totalité, composent la personnalité.
Ils sont placés ésotériquement sous la gouverne de la lune, symbole de la forme et souvent appelés la « mère de la forme ».
L’émanation provenant de la lune contient les germes de la mort et de la maladie, parce que la lune est une « planète morte ».
Extrait de « La guérison ésotérique »
Les lois et règles énumérées et appliquées, p. 476, éditions Lucis Trust
Outre l’allusion à la lune, comme le symbole de la mort et de la destruction, le rôle de la personnalité est mis en exergue. Le « moi dominant » s’oppose à « l’âme dominante ». Lorsque le corps et l’esprit sont au service de la personnalité, des exigences basées sur le contrôle, le pouvoir et la quête de sécurité vont se révéler. Le corps et le mental, modelés par ces tendances, vont les refléter. Le conflit entre l’âme et la personnalité est la conséquence de la nécessaire soumission de la personnalité à la lumière de la conscience, en laquelle gît la joie et le bonheur recherchés.
Septième loi de guérison
Lorsque la vie ou l’énergie se répandent sans obstacles et selon une juste gouverne vers leur précipité (la glande connexe), la forme obéit et la mauvaise santé disparaît.
Commentaire
Cette sixième loi de guérison souligne l’importance du système endocrinien qui est l’intermédiaire entre les centres énergétiques et la forme.
La formulation de cette loi évoque l’utilité d’un travail sur les énergies en amont de la glande endocrine dont le fonctionnement est perturbé. Les glandes endocrines, par l’intermédiaire des hormones qu’elles secrètent, apparaissent comme des intermédiaires entre les centres énergétiques et le corps physique. Les développements récents de la psycho-neuro-immunologie confirment la validité de cette perspective.
Voici les sept principaux centres énergétiques recensés dans l’ouvrage d’Alice Bailey :
Le centre coronal : la glande pinéale
Le centre frontal : la glande pituitaire
Le centre laryngé : la glande thyroïde
Le centre cardiaque : le thymus
Le centre solaire : le pancréas
Le centre sacré : les gonades
Le centre coccygien : les glandes surrénales
Le Tibétain propose un commentaire décrivant les canaux énergétiques subtils des corps physiques et éthériques :
Le corps éthérique dans son ensemble, avec ses chenaux et ses lignes communicantes d’énergie qui forment le substratum de toutes les parties du corps humain.
Les sept centres en liaison, chacun spécifiquement qualifié, et chacun en contact avec chacun des autres par les fibres éthériques ou filaments de force.
Les nadis, ce système de chenaux éthériques légèrement plus denses qui sont de minuscules filaments de force sous-jacents à tout le système nerveux, à toutes les sortes de nerfs, et à tous les types de plexus nerveux.
Le système nerveux lui-même qui étend sa sphère d’influence dans le corps humain tout entier.
Le système endocrinien ou glandulaire.
Le courant sanguin, récepteur des courants d’énergie vivante provenant du système endocrinien via ce qu’on appelle les hormones.
L’ensemble total intercommunicant, qui est la manifestation de l’homme spirituel dans toute incarnation et à tout point d’évolution.
Extrait de « La guérison ésotérique »
Les lois et règles énumérées et appliquées, p. 491, éditions Lucis Trust
Cette description correspond à une anatomie ésotérique qui ne remet pas en cause la validité de l’anatomie conventionnelle moderne, mais l’intègre dans une perspective plus large, mettant l’accent sur les circuits énergétiques qui maintiennent le fonctionnement de la forme.
Notons que ces textes écrits dans les années 1930 témoignent d’une vision particulièrement d’avant-garde pour l’époque.
Quatrième règle de guérison
On établira soigneusement le diagnostic de la maladie en se basant sur les symptômes extérieurs vérifiés, et on le simplifiera dans la mesure suivante : lorsque l’organe impliqué sera connu et circonscrit, on soumettra le centre du corps éthérique qui lui est le plus étroitement lié à des méthodes de guérison occultes, sans négliger pour autant les palliatifs et remèdes des méthodes médicales et chirurgicales usuelles.
On établira soigneusement le diagnostic de la maladie en se basant sur les symptômes extérieurs vérifiés, et on le simplifiera dans la mesure suivante : lorsque l’organe impliqué sera connu et circonscrit, on soumettra le centre du corps éthérique qui lui est le plus étroitement lié à des méthodes de guérison occultes, sans négliger pour autant les palliatifs et remèdes des méthodes médicales et chirurgicales usuelles.
Extrait de « La guérison ésotérique », Alice Bailey, éditions Lucis Trust
Commentaire
Cette quatrième règle concerne le diagnostic de localisation de l’organe malade et du centre énergétique impliqué.
Les méthodes de guérison subtiles devront être appliquées au centre perturbé, l’organe malade pouvant bénéficier de l’apport des médecines conventionnelles.
Cette règle souligne la nécessité d’une collaboration entre les diverses approches thérapeutiques, les unes n’excluant pas les autres, mais venant compléter leur action.
La séparation est un des problèmes du monde moderne. Dans le domaine de la thérapie, les divers groupes de thérapeutes fonctionnent le plus souvent sans coopération et sans reconnaissance mutuelle, conduisant à une division des énergies de guérison et une minimisation des résultats escomptés.
Les visions nouvelles requièrent un sens juste de l’amour et de la synergie, où chaque groupe de thérapeute pourra travailler en collaboration avec les autres groupes, dans l’objectif commun de soulager la souffrance du patient et de lui permettre d’utiliser la maladie comme un enseignement et une étape sur le chemin de sa maturation.
Une telle perspective requiert de la part du thérapeute l’abandon des attachements obsessionnels aux connaissances acquises, une ouverture à une vision globale et unitive, et le remplacement du profit personnel par l’amour d’autrui et du bien commun.
Huitième loi de guérison
La maladie et la mort résultent de l’activité de deux forces.
L’une est la volonté de l’âme, disant à son instrument : « Je retire l’essence. »
L’autre est le pouvoir magnétique de la vie planétaire qui dit à la vie interne de la structure atomique : « L’heure de la résorption est arrivée. Reviens à moi. »
C’est ainsi que, sous l’empire de la loi cyclique, toutes les formes agissent.
Commentaire
La septième loi de guérison concerne la relation d’énergies propre à l’incarnation.
Deux énergies principales sont ici en cause :
l’énergie de la conscience individuelle, âme ou esprit
l’énergie propre à la forme.
La rencontre de ces deux énergies constitue la forme animée, telle qu’elle se manifeste à sa naissance.
Lorsque ces deux vibrations deviennent trop différentes, une séparation est nécessaire, conduisant au retrait de la conscience et à la dissolution de la forme.
La formulation « Je retire l’essence » désigne l’acte de retrait. Cet acte est ici présenté comme résultant d’une volonté personnelle, propre à la conscience individuelle agissant tel une personnalité constituée.
La formulation « L’heure de la résorption est arrivée. Reviens à moi » désigne l’effet des forces magnétiques terrestres au sein desquelles sont résorbés les constituants atomiques de la forme.
Ces deux processus aboutissent à ce qu’on appelle dans le langage ordinaire la mort, qui désigne l’annulation des forces centripètes qui maintiennent la forme, et le dégagement de la conscience individuelle qui est ainsi libérée.
La mort de la forme est ici montrée non pas comme une fin, mais comme une redistribution d’énergie.
La conscience est ici montrée comme indépendante de la forme, pouvant fonctionner de manière autonome et être régie par ses propres lois.
Cette vision est éloignée de la vision courante qui voit dans la mort de la forme une fin complète, à la fois du corps et de l’esprit.
D’un point de vue métaphysique, la destruction de la forme apparaît comme une forme de guérison, permettant à la conscience de se dégager d’une structure trop étroite et limitative.
L’aspect affectif lié à l’attachement à la forme apparaît ainsi secondaire à la croyance que la vie est contenue dans la forme, alors que la vision métaphysique inverse la perspective, considérant que la forme est contenue dans la vie.
Cette seconde vision requiert, pour sa mise en pratique, une capacité d’abstraction de l’esprit, lui permettant de se dégager des apparences immédiates pour explorer ce qui gît en arrière-plan.
Cette « gymnastique » de l’esprit est proposée par de nombreuses traditions spirituelles, proposant chacune une formulation adaptée au public à qui elle est destinée. Les voies mentales du yoga, poussant l’esprit à dénier la réalité de ce qui est vu – « neti, neti » -, en sont un exemple. Les traditions chrétienne, juive et musulmane, notamment dans leur aspect ésotérique, proposent la même invitation à quitter l’objet de vision pour se retourner vers celui qui voit.
Car la liberté n’est pas dans ce qui est vu, mais dans la nature propre de ce qui voit.
Cinquième règle de guérison
Il faut que le guérisseur cherche à relier son âme, son cœur, son cerveau, et ses mains.
Cela lui permet de projeter sur le patient la force vitale curative.
Telle est l’action magnétique, qui peut soit guérir la maladie soit aggraver le mauvais état du patient, selon le savoir du guérisseur.
Il faut que le guérisseur fasse coopérer son âme, son cerveau, son coeur, et l’émanation de son aura.
Sa présence peut alors nourrir la vie de l’âme du patient.
Telle est l’oeuvre de la radiation.
Les mains ne sont pas nécessaires.
L’âme déploie son pouvoir.
L’âme du patient répond par la réaction de son aura à la radiation de l’aura du guérisseur, débordante d’énergie animique.
Commentaire
Cette cinquième loi de guérison concerne les techniques de guérison par radiation et par magnétisme.
Il faut que le guérisseur cherche à relier son âme, son cœur, son cerveau, et ses mains.
Le guérisseur doit aligner ses différents centres, afin de parvenir à une pleine fonctionnalité énergétique.
Les centres désignés ici sont les énergies supérieures, dites de « l’âme », l’énergie d’amour traversant la région du cœur, l’énergie mentale utilisant le cerveau et la pensée, et le magnétisme irradié par les mains.
Lorsque tous ces centres fonctionnent de manière syntone, l’énergie, traversant le canal formé par la structure corps-mental, est optimale tant dans sa qualité que dans sa quantité.
Cette synergie demande une transparence du canal de transmission, à savoir la structure corps-mental-personnalité du guérisseur, afin que les projections personnelles soient absentes ou réduites au minimum, et que la disponibilité et l’ouverture soient totales, tant dans la réception que dans l’émission.
Cela lui permet de projeter sur le patient la force vitale curative.
La projection ici nommée témoigne d’un effort de volonté, destiné à orienter le flux d’énergie traversant le guérisseur.
Il ne s’agit pas là à proprement parler d’une volonté personnelle, mais d’une mise à disposition des outils intérieurs, permettant aux énergies subtiles d’effectuer leur travail de soin et de guérison.
La notion de profit doit nécessairement être absente, qu’il s’agisse d’un profit matériel, affectif, physique ou spirituel.
Le guérisseur doit être attentif à éviter une projection de besoins personnels qui serait un obstacle à la limpidité du travail effectué.
Telle est l’action magnétique, qui peut soit guérir la maladie soit aggraver le mauvais état du patient, selon le savoir du guérisseur.
Le Tibétain distingue l’action magnétique transmise par les mains, de l’action par radiation transmise par la globalité du corps et des énergies périphériques.
L’action magnétique transmise par les mains est plus dangereuse que l’action par radiation, laissant davantage place à la volonté du guérisseur qui peut perturber la mise en place harmonieuse des énergies du guérison.
Si la sensibilité du guérisseur n’est pas appropriée, une hyperstimulation ou une hypostimulation indésirable peut être créée, pouvant aggraver l’état du patient.
L’action magnétique, si elle est rendue nécessaire par la situation, est exigeante quant à la qualité de pureté du canal de transmission.
Il faut que le guérisseur fasse coopérer son âme, son cerveau, son cœur, et l’émanation de son aura.
Il est ainsi fait mention de l’aura du guérisseur, qui désigne son champ d’action énergétique périphérique, devant être le parfait reflet de l’équilibre des centres en action.
Le guérisseur évolué est conscient du champ aurique, de son impact sur l’entourage et de la résonance ainsi créée.
C’est à travers cette perception subtile que l’acte de guérison se met en place dans les meilleures conditions d’innocuité.
Sa Présence peut alors nourrir la vie de l’âme du patient.
Telle est l’oeuvre de la radiation.
La Présence qui se manifeste chez le guérisseur est éveillée chez le patient.
Le contact de présence à présence est le signe d’une unité consciente manifestée, qui transcende la distinction entre patient et guérisseur.
Le guérisseur ici n’agit pas, mais est agi.
Il est un pur canal renvoyant le patient à la lumière de sa propre conscience.
C’est dans le non-agir que l’action thérapeutique est à son apogée.
Les mains ne sont pas nécessaires.
L’usage direct du corps physique, utilisé dans le transfert par magnétisme, n’est pas nécessaire dans le transfert par radiation.
La structure corps-mental-personnalité dans son ensemble est un canal vivant de transmission lumineuse.
L’âme déploie son pouvoir.
Le pouvoir de guérison n’appartient pas au guérisseur, mais à la conscience qui l’habite.
Le guérisseur conscient n’est pas identifié au corps-mental.
L’acte de guérison est rendu possible par l’absence du guérisseur à lui-même, et la non-identification à ce qu’il n’est pas.
L’âme du patient répond par la réaction de son aura à la radiation de l’aura du guérisseur, débordante d’énergie animique.
La lumière de la conscience se reconnaît elle-même.
Elle n’est pas changeante, mais est le connaisseur du changement.
Le patient se considère malade car a oublié sa nature profonde, libre de la maladie. Identifié à son corps et à sa pensée, il est enfermé dans un système figé de représentations mentales.
Le guérisseur est libre de toute identification.
Sa présence stimule la conscience de la présence chez le patient, ce qui entraîne la guérison.
La guérison n’est pas la simple guérison de la forme, bien que celle-ci peut se produire par effet indirect, mais la guérison du monde des mirages et illusions qui constitue la racine de la maladie.
Le moi est alors démasqué et le Soi révélé.
Telle est la base de toute guérison dans le monde des formes.
Neuvième loi de guérison
La perfection attire l’imperfection à la surface.
Le bien élimine le mal de la forme humaine dans le temps et l’espace.
La méthode utilisée par le Parfait et celle qu’emploie le Bien est l’innocuité.
Ce n’est pas une attitude négative, mais un parfait équilibre, un point de vue intégral, et une compréhension divine.
Commentaire
La perfection attire l’imperfection à la surface.
Le bien élimine le mal de la forme humaine dans le temps et l’espace.
La méthode utilisée par le Parfait et celle qu’emploie le Bien est l’innocuité.
La notion de perfection se réfère à l’harmonie, qui est connue puisque recherchée à chaque instant. La vision de l’imperfection, c’est à dire de ce que l’harmonie n’est pas, est par elle-même purification, permettant d’accorder les dissonances et de rendre fluide ce qui ne l’est pas. Le sens de la perfection ou sens du parfait ne peut pas être acquis, mais la conscience que nous en avons peut s’éveiller. C’est ce sens inné de ce qui est juste qui permet l’action appropriée et la pensée adaptée.
Ce qui est nommé mal est ce qui n’est pas habité par le bien. Si le bien est compris comme étant par essence la lumière du Soi, de la conscience, le mal désigne les zones d’obscurité qui n’ont pas encore été nourries et traversées par la lumière de la conscience.
La lumière ne voit pas l’obscurité. Pour elle, tout est lumière. De ce point de vue, la souffrance, la maladie et ce qui est nommé le mal, n’ont pas d’existence. Ils ne sont que le reflet d’une lumière qui cherche sa pleine expression.
L’homme, enfermé dans sa coquille et dans sa croyance de séparation, vit dans l’isolement, et ressent la lumière de la conscience comme un idéal éloigné. Lorsque la conscience individuelle commence à se fondre dans l’universel, les notions d’extérieur et d’intérieur disparaissent. L’éloigné devient proche. Le recherché devient ici présent.
La notion de but se réfère à une division entre un moi et un autre. Cette division part de la pensée Je qui est la source de la séparation. Lorsque le monde est vu sans l’intermédiaire de la pensée Je, il n’est pas distinct de ce que je suis. L’unité révélée signe la fin de la souffrance.
Le bien, le juste et le parfait ne sont nulle part ailleurs qu’ici.
La notion d’innocuité, qui signifie ne pas nuire, se réfère à l’acte habité par la sensibilité. Lorsque la sensibilité est en action, le geste, la pensée et la parole sont habités, nourris par le silence dont ils proviennent. L’acte devient spontané, créatif, sans poids psychologique, sans poids karmique. Il ne laisse ni regret, ni culpabilité. La mémoire ne l’entretient pas. Les fruits de l’acte n’appartiennent qu’à la vie.
L’art du guérisseur est de laisser la conscience sans forme agir à travers lui. Le guérisseur n’existe pas en tant qu’entité séparée. Il est canal et outil d’expression de la conscience. La transparence, le silence et la quiétude sont le signe d’une présence incarnée.
Ce qu’on appelle la personnalité devient un outil utilisé par la conscience pour exprimer ce qu’elle est, beauté et vérité. La personnalité n’a pas d’existence propre. Sans la conscience qui l’habite, elle n’est qu’une coquille vide. L’identification à la personnalité est le reflet d’une compréhension immature qui confond le contenant avec le contenu.
L’eau est eau, qu’elle soit au dedans ou au dehors de la bouteille. La conscience est conscience, qu’elle soit au dedans ou au dehors de la personnalité.
Le mirage de l’identification vient de la croyance que je suis ce que je vois. Lorsque le regard retourne sur lui-même, je suis devient celui qui voit. La vision est alors totale, immuable, non dépendante des objets qui apparaissent et disparaissent en elle.
Le regard du guérisseur est en fait le regard de la conscience qui se sait « être vision ». C’est cette expérience d’unité qui est à la source de toute guérison. Le guéri, le guérisseur et la guérison sont un. Il n’y a rien à guérir et personne qui guérit.
Ce qui est n’appartient pas au devenir.
C’est dans le Je suis que réside le monde.
Ce n’est pas une attitude négative, mais un parfait équilibre, un point de vue intégral, et une compréhension divine.
Le parfait équilibre est la caractéristique d’un esprit dégagé de toute forme d’identification et de projection, libre de la réaction émotionnelle.
Le point de vue intégral est celui de la conscience impersonnelle, qui voit la globalité des causes et effets. La conscience ni ne juge, ni ne choisit. Elle est simplement regard.
La compréhension divine est une compréhension qui n’est pas d’ordre mentale, mais est une compréhension directe, par impression. Elle est indissociable d’une vision claire, libre de l’objet de vision. C’est par la vision que la compréhension se fait, une compréhension issue de l’expérience et non du savoir.
Sixième règle de guérison
Le guérisseur ou le groupe guérisseur doivent tenir la volonté en laisse.
Ce n’est pas la volonté qu’il faut employer, mais l’amour.
Commentaire
Cette sixième règle de guérison met l’accent sur le non-vouloir, propre au guérisseur spirituellement orienté.
La personnalité, avec son lot d’intentions, de croyances et de convictions, crée un obstacle au libre flux des énergies supérieures.
L’abandon du vouloir n’est pas un signe de passivité, mais le reflet d’une compréhension spirituelle mature. Le non-vouloir n’est pas une forme détournée de volonté personnelle, mais est le reflet de l’abdication de le personnalité et son absorption dans la lumière de la conscience. L’harmonie propre à la nature même de l’être peut alors se révéler, irradier et transformer. Il ne s’agit pas d’un processus volitionnel, mais de la mise en oeuvre des forces inhérentes à la nature et à la vie.
L’amour n’est pas l’expression d’une intention. Il se révèle dans l’absence d’un moi-même. L’absence est l’expression d’une passivité totale. Mais cette passivité concerne la mise au repos de la personnalité. Elle seule permet la pleine expression d’une présence impersonnelle active. Là est la signification du vide au centre du moyeu, décrit par le Tao Te King comme le lieu de la toute création. Le vide désigne le vide du moi, de la personne. Il ne concerne pas un vide absolu qui n’existe que sur le plan conceptuel. De même que seule une coupe vide peut recevoir le vin, un esprit vacant et un corps disponible sont les réceptacles nécessaires à l’actualisation de l’impersonnelle présence.
L’amour est libre du besoin d’aimer et du besoin d’être aimé. Il est expansion, ouverture et silence. Là est la source et le but de toute thérapie. Le canal nommé thérapeute est une offrande proposée à celui qui souffre, destinée à lui rappeler la nature de ce qu’il est.
Dixième loi de guérison
Prête l’oreille, ô Disciple, à l’appel que le Fils adresse à la Mère, puis obéis. La Parole retentit et annonce que la forme a rempli son rôle. Alors le principe mental s’organise et répète cette Parole. La forme expectante répond en s’effaçant. L’âme se tient libre.
Ô Ascendant, réponds à l’appel intérieur de la sphère des obligations, reconnais l’appel issu de l’Ashram ou de la Chambre du Conseil où le Seigneur de la Vie Lui-même attend. Le Son est émis. Il faut que l’âme et la forme renoncent conjointement au principe de la vie pour permettre à la Monade d’être libérée. L’âme répond, et la forme brise alors le lien. La vie est désormais libérée, douée de la qualité de connaissance consciente et du fruit de toute expérience. Tels sont les dons de l’âme et de la forme associées.
Prête l’oreille, ô Disciple, à l’appel que le Fils adresse à la Mère, puis obéis. La Parole retentit et annonce que la forme a rempli son rôle. Alors le principe mental s’organise et répète cette Parole. La forme expectante répond en s’effaçant. L’âme se tient libre.
Ô Ascendant, réponds à l’appel intérieur de la sphère des obligations, reconnais l’appel issu de l’Ashram ou de la Chambre du Conseil où le Seigneur de la Vie Lui-même attend. Le Son est émis. Il faut que l’âme et la forme renoncent conjointement au principe de la vie pour permettre à la Monade d’être libérée. L’âme répond, et la forme brise alors le lien. La vie est désormais libérée, douée de la qualité de connaissance consciente et du fruit de toute expérience. Tels sont les dons de l’âme et de la forme associées.
Commentaire
Cette dernière loi au puissant pouvoir évocateur explicite le processus de restitution dénommé mort dans le langage courant.
Elle mérite d’être appréciée dans sa beauté profonde et son pouvoir radical de transformation.
Prête l’oreille, ô Disciple, à l’appel que le Fils adresse à la Mère, puis obéis.
C’est à travers l’écoute que la compréhension se fait. Il ne s’agit pas là d’une compréhension intellectuelle, mais d’une compréhension directe, par rappel, impression et évocation.
Le Fils désigne ici la conscience supra-corporelle, la Mère étant la personnalité et l’ensemble des corps qui s’y rattachent.
L’obéissance signifie l’acceptation sans réserve du message de la conscience, permettant une action complète, qui mobilise la totalité des énergies présentes et ne laisse aucun résidu.
La Parole retentit et annonce que la forme a rempli son rôle.
Le Verbe existe avant d’avoir été formulé. Il est une expression du silence. Lorsqu’il émerge, il est compréhension.
Le rôle de la forme est de permettre la juste orientation du regard, qui voit le monde des objets comme indissociable de sa nature de sujet. C’est en lui que le monde existe, c’est en lui que le monde meurt. La vision est la vie. Elle est par nature intemporelle et non dépendante des circonstances et situations. Elle est ce qui fait dire Je Suis, sans référence au passé personnel.
Lorsque la forme a rempli son rôle, le maintien de sa cohésion dépend des énergies encore présentes. Telles les palmes d’un ventilateur qui continue à tourner après l’arrêt du courant qui l’alimente, le corps-mental brûle les énergies présentes, même en l’absence du vouloir et de l’intention. La personnalité est alors au repos, transparente expression de la lumière de la conscience.
Alors le principe mental s’organise et répète cette Parole.
La Parole annonçant que la forme a rempli son rôle crée un impact qui réorganise les forces et énergies présentes.
La personnalité, exercée à entendre les subtils messages de la conscience, n’exerce aucun obstacle à l’injonction reçue. Les forces et énergies encore présentes s’organisent, préparant ainsi le retrait de la forme.
Si la compréhension n’est pas préparée à une telle injonction, du fait des attaches résiduelles au monde des objets, une résistance apparaît, perturbant la mise en place des forces en présence. L’esprit continue à être dispersé dans le monde des projections, au lieu de rester centré sur la lumière sans forme qui émet son appel.
Les pratiques spirituelles et méditatives sont autant d’exercices préparant le corps et l’esprit à se libérer des phénomènes illusoires créés par le mental. Au moment du retrait, elles trouvent leur pleine utilité, permettant une harmonisation fluide du processus en cours.
De ce point de vue, ce que l’on appelle, dans le langage ordinaire, la vie est une préparation à ce que l’on appelle, dans le langage ordinaire, la mort. Du point de vue de la conscience unitive, il n’y a que vie. Les expressions de la vie sont infinies. La mort est alors une suspension de l’expression créatrice de la vie, et une union avec la vie elle-même. Elle peut être vécue d’instant en instant, permettant une création spontanée constamment renouvelée.
La forme expectante répond en s’effaçant.
La forme est ici présentée comme une entité active, possédant une aptitude à répondre à l’injonction de la conscience.
Il s’agit d’un point de vue original, puisqu’habituellement la forme est considérée comme un canal passif, qui n’existe qu’à travers la conscience qui l’habite.
La réintégration des éléments constitutifs de la forme aurait alors une valeur dynamique, susceptible de contenir une expérience qui lui est propre, et qui pourra resservir lorsque le moment sera venu.
L’âme se tient libre.
La liberté ici nommée se réfère à la nature de la conscience observante, qui voit et se sait.
C’est cette attente qui fait ressentir la mort comme une libération.
La libération concerne la dissolution des attaches avec la structure corps-mental. Le mirage de l’identification se résorbe.
Il est préférable de ne pas attendre la mort de la forme pour vivre cette liberté par rapport à l’identification. La mort est alors intégrée à la vie, et vue comme la mort des croyances et illusions concernant la nature de ce que nous sommes. C’est cette mort qui libère la vie et la conscience de la vie. La joie rayonne alors, sans autre cause qu’elle même.
Ô Ascendant, réponds à l’appel intérieur de la sphère des obligations, reconnais l’appel issu de l’Ashram ou de la Chambre du Conseil où le Seigneur de la Vie Lui-même attend.
L’Ascendant désigne l’esprit de celui qui n’est plus prisonnier des limitations de la forme.
Le Tibétain regroupe les diverses expériences de la vie en quatre sphères :
la sphère de l’instinct
la sphère du devoir
la sphère du dharma
la sphère des obligations
La sphère de l’instinct concerne les pulsions et impulsions propres aux conditionnements de la forme. La relation mère-enfant et la sexualité impulsive en sont des exemples.
La sphère du devoir concerne la signification spirituelle du devoir, qui est une forme de discipline, dans laquelle les forces de la personnalité sont organisées et orientées en fonction d’un dessein particulier. Cette discipline équivaut à une pratique méditative de concentration et de non-dispersion. Elle permet la réalisation de projets concrets et la mise en forme des aspirations et idéaux.
La sphère du dharma désigne la conscience du rôle, qui permet à l’individualité de se situer dans le tout, et d’assumer une fonction appropriée aussi bien à ses possibilités propres qu’aux besoins collectifs.
La sphère des obligations résulte de l’intégration de l’instinct, du devoir et du dharma, permettant à la personnalité d’être guidée par l’intuition spirituelle, la vision juste et la pensée adaptée.
La vie est alors l’instructeur et le disciple son outil d’expression.
Le Son est émis.
Le Son désigne le Son du silence qui contient potentiellement toute la création. De même que la graine de baobab contient le baobab, le silence est la source de toute musique, son, pensée, acte et vibration. Le Son du silence est le guide qui se révèle à l’esprit qui cherche, et permet l’orientation, l’intégration et la réalisation. Il est enseignement et contient tous les enseignements.
L’écoute apparaît de ce fait comme l’outil principal d’instruction. Elle est par nature sans choix, sans préférence et sans référence, permettant l’absorption de ce qui est écouté et l’intégration vivante dans l’instant.
L’écoute n’est pas seulement une faculté du corps. Elle est une fonction propre à la conscience. La sensibilité est écoute. Le corps habité par la sensibilité est instrument de la conscience. Il est un canal guidé par l’intelligence et l’amour.
Il faut que l’âme et la forme renoncent conjointement au principe de la vie pour permettre à la Monade d’être libérée. L’âme répond, et la forme brise alors le lien. La vie est désormais libérée, douée de la qualité de connaissance consciente et du fruit de toute expérience. Tels sont les dons de l’âme et de la forme associées.
Nous retrouvons ici le rôle actif attribué à la forme, qui se libère de l’esprit, au même titre que l’esprit se libère de la forme.
Lorsque la fréquence vibratoire de la forme n’est plus adéquate à celle de l’esprit qui l’habite, la séparation est nécessaire, permettant aux constituants de réintégrer leur source, enrichis par l’expérience vécue qui forme la mémoire karmique.
Le processus de restitution
Nous présentons ici un second texte extrait de la Guérison Ésotérique d’Alice Bailey, qui traite de la lumière dans ses relations à la vie et à la manifestation. Le caractère hautement évocateur et symbolique de cet écrit mérité attention pour qui s’intéresse à la nature de la conscience, aux projections et à ce que l’on appelle le processus d’incarnation.
Voici le texte présenté dans sa totalité :
« Sache, ô Chela, que dans les sphères connues rien n’est que lumière répondant à la PAROLE. Sache que cette lumière descend et se concentre, et que du point qu’elle a choisi pour foyer elle éclaire sa propre sphère. Sache aussi que cette lumière monte et laisse dans les ténèbres ce qu’elle a illuminé – dans le temps et l’espace. Cette descente et cette ascension, les hommes les appellent vie, existence, et décès. Nous Qui foulons le Chemin Eclairé, nous les appelons mort, expérience, et vie.
La lumière descendante s’ancre sur le plan des apparences temporaires. Elle lance sept fils à l’extérieur, et le long de ces fils palpitent sept rayons de lumière. Vingt et un fils mineurs les prolongent en tant que radicelles, amenant les quarante-neuf feux à rougeoyer et à brûler. Sur le plan de la vie manifestée la parole se répand : Voici ! un homme est né.
La vie se poursuit et la qualité de la lumière apparaît, tantôt faible et fuligineuse, tantôt rayonnante, brillante, éclatante. Ainsi passent et repassent dans la Flamme les points de lumière ; ils vont et viennent. Les hommes appellent cela la vie, ils disent que c’est la véritable existence. Ils se leurrent ainsi, mais servent le dessein de leurs âmes et s’adaptent au Plan supérieur. Alors résonne une Parole. L’irradiant point de lumière descendu remonte, répondant à la note faiblement perçue qui le rappelle, attiré vers la source d’où il émane. L’homme appelle cela mort, et l’âme appelle cela vie.
La Parole retient la lumière dans la vie ; la Parole abstrait la lumière, et Cela seul reste qui est la Parole Elle-même. Cette Parole est Lumière, cette Lumière est Vie, et la Vie est Dieu. »
Extrait d’anciennes écritures citées dans « La Guérison ésotérique »,
p. 367, Alice Bailey, Editions Lucis Trust
Commentaire
I
« Sache, ô Chela, que dans les sphères connues rien n’est que lumière répondant à la PAROLE. »
Cette phrase d’introduction présente la lumière comme la réalité qui précède toute création.
Le Chela désigne le disciple. Le disciple est, en fait, disciple de la vie. C’est la vie qui est l’instructeur.
La Parole est l’injonction qui permet à la lumière de se concentrer et de s’organiser pour constituer la forme. C’est elle qui permet l’expression de la lumière sans forme.
La lumière est souvent confondue avec ses expressions. Être lumière n’est pas voir la lumière. Ce qui est vu se réfère au monde des objets. La lumière est la nature du sujet. Elle ne peut être vue, mais se sait lumière.
II
Sache que cette lumière descend et se concentre, et que du point qu’elle a choisi pour foyer elle éclaire sa propre sphère.
Cette phrase décrit le phénomène magnétique de descente et de concentration lumineuse, permettant l’illumination de la matière.
Cette « spiritualisation » de la matière crée un écho lumineux qui est renvoyé à la source.
L’expérience corporelle de transformation de la matière est ressentie comme une expansion, dilatation et transparence. Il s’agit d’une transmutation de la structure cellulaire, tant physique que vibratoire. Les outils de transformation sont l’écoute et le souffle, qui permettent à la conscience de percuter la structure corporelle.
Un corps vivant est un corps habité par la sensibilité. De ce point de vue, le corps n’est pas séparé de la conscience. Il en est le prolongement et l’expression.
III
Sache aussi que cette lumière monte et laisse dans les ténèbres ce qu’elle a illuminé – dans le temps et l’espace.
Lorsque la lumière de la conscience a terminé son rôle vis-à-vis de la forme, elle se retire.
Les plans vibratoires denses sont nommés ténèbres et obscurité. Ils se présentent ainsi comme opposés à la conscience lumineuse qui est clarté et rayonnement.
Cette division n’est qu’apparente. D’un point de vue ultime, tout est conscience. La manifestation n’est pas séparée de ce qui l’a créée. Les ténèbres sont le miroir de la lumière. Le temps et l’espace sont contenus dans l’instant. Ils sont créés par la pensée et se résorbent dans la non-pensée. L’univers dans sa totalité est contenu dans la toute présence du silence.
IV
Cette descente et cette ascension, les hommes les appellent vie, existence, et décès. Nous Qui foulons le Chemin Éclairé, nous les appelons mort, expérience, et vie.
Dans le langage ordinaire, la vie est assimilée à ses expressions. La forme est considérée être la vie, et la mort de la forme être la mort.
Dans une vision spirituelle, la perspective est inversée. La vie n’est pas confondue avec ses expressions. Elle est ce qui est, avant toute manifestation. Avec ou sans la forme, elle est. De ce point de vue, toutes les expériences amènent à éveiller la compréhension de ce que la vie n’est pas, afin de permettre à la vie de se révéler. Le bonheur qui est recherché dans le monde des objets se révèle alors comme sans cause. Il est lui-même la lumière de ce qu’il est. Il est le chercheur et le cherché.
Ce qu’on appelle mort concerne la forme mais ne concerne pas la vie elle-même. Toutes les illusions, formes et projections sont transitoires. Ce qui leur donne vie est le continuum permanent, qui gît en arrière-plan de la manifestation. Chercher ce que nous sommes vient à établir l’esprit dans la conscience unitive qui précède la séparation. La non-séparation est synonyme d’amour et de joie. C’est elle qui donne le goût, le sens et le but de tout acte. C’est cette expérience qui fait dire : « je suis heureux ». Le bonheur apparaît alors non pas comme une réaction transitoire d’évitement de la souffrance, mais une lumière silencieuse qui ne s’éteint jamais.
V
La lumière descendante s’ancre sur le plan des apparences temporaires. Elle lance sept fils à l’extérieur, et le long de ces fils palpitent sept rayons de lumière. Vingt et un fils mineurs les prolongent en tant que radicelles, amenant les quarante-neuf feux à rougeoyer et à brûler. Sur le plan de la vie manifestée la parole se répand : Voici ! Un homme est né.
La descente de la lumière correspond ici à ce qui est appelé le processus d’incarnation.
Ce processus est décrit comme ayant une nature énergétique et lumineuse.
Les sept rayons principaux sont largement explicités dans l’enseignement d’Alice Bailey, qui les utilisent comme point central de la description de la manifestation et des mécanismes qui l’animent.
Les radicelles et les quarante-neuf feux viennent constituer ce que la tradition nomme « chakras », les centres énergétiques subtils qui se répartissent le long de l’axe vertébrale et donnent vie aux divers organes du corps.
La naissance de la forme corporelle est la conséquence de ce processus de projection lumineuse.
VI
La vie se poursuit et la qualité de la lumière apparaît, tantôt faible et fuligineuse, tantôt rayonnante, brillante, éclatante. Ainsi passent et repassent dans la Flamme les points de lumière ; ils vont et viennent. Les hommes appellent cela la vie, ils disent que c’est la véritable existence. Ils se leurrent ainsi, mais servent le dessein de leurs âmes et s’adaptent au Plan supérieur.
L’être incarné est ici décrit comme un point de radiation, un soleil dont l’éclat varie d’un moment à l’autre.
Les points de lumière ont tous la même source, nommée Flamme.
La vie, dans le langage courant, est confondue avec ses expressions. L’oubli de la source est lié à l’absorption dans le monde des objets. La nature de sujet est masquée par la concentration et l’effort de préhension. La question « Qui suis-je » est le fil d’Ariane qui permet de remonter à la source de la conscience, à la nature véritable cachée derrière le monde des apparences.
L’illusion vient de la confusion entre la projection et la lumière qui est en arrière-plan de la projection.
L’effacement du voile de l’ignorance est la démarche permettant à la conscience de s’établir dans sa nature propre, libre d’images et de projections. L’esprit ramené en lui-même est la cause et l’effet, le but et le chemin. En lui, le monde est. Il est sans le monde.
La liberté est propre à la conscience d’être, et non pas au monde du faire. Le faire est conditionné par le vouloir. L’être n’est conditionné que par lui-même. Il est la source de tout conditionnement et, de ce fait, est libre de tout conditionnement.
Le dessein de l’âme est la mise à la disposition du corps et de la personnalité, au service de ce qui doit être fait. Tant que la personnalité n’a pas réalisé l’unité avec sa source, la vie est émaillée de conflits, oppositions et rejets. L’unité recherchée est réalisée dès lors que la conscience est établie en elle-même, que l’objet de recherche et le sujet qui cherche ont été tous deux absorbés dans le regard de ce qui voit.
Le Plan est regard, écoute et présence. Il contient toute intelligence et est, par nature, amour.
VII
Alors résonne une Parole. L’irradiant point de lumière descendu remonte, répondant à la note faiblement perçue qui le rappelle, attiré vers la source d’où il émane. L’homme appelle cela mort, et l’âme appelle cela vie.
Ce commentaire décrit le processus de la mort physique et ce que les traditions nomment « la libération de l’âme ».
Seules les formes sont concernées par le processus de transformation dénommé mort.
La vie elle-même ne meurt pas.
De ce point de vue, la destruction d’une forme n’est pas une mort, mais un éveil à la vie.
Il n’est pas pour autant nécessaire d’attendre la mort corporelle pour connaître la vie. La vie est présente dans la forme et en dehors de la forme. L’investigation sur la nature de la vie peut se faire dans l’esprit conscient animé par une recherche de vérité. Cette investigation ramène l’esprit à sa source, avant même la création de la pensée Je. Cet établissement conscient dans la nature de la vie est appelé libération. Il ne s’agit pas à proprement parler d’une libération, mais d’une conscience éveillée au sens de la liberté. Cette liberté ne concerne pas la forme, mais ce qui habite la forme.
La conscience est l’écran immuable en qui les formes apparaissent et disparaissent. Elle n’est pas affectée par ce mouvement incessant, et se sait en dehors de tout mouvement. Pour elle, la question de la mort ne se pose pas. Elle se sait non-née.
Tant que l’esprit est identifié à la forme, la mort semble exister. Lorsque l’esprit a réintégré sa source, il se sait être. Ce « savoir être » n’est pas affecté par le destin individuel. C’est lui qui précède la parole « je suis ». Il ne s’agit pas là d’un concept, mais d’un vécu qui peut être expérimenté en cet instant même.
VIII
La Parole retient la lumière dans la vie ; la Parole abstrait la lumière, et Cela seul reste qui est la Parole Elle-même. Cette Parole est Lumière, cette Lumière est Vie, et la Vie est Dieu. »
Une écoute attentive permet de reconnaître la parole issue du silence de celle provenant de la réaction.
La parole issue du silence renvoie au silence. Elle ne donne pas prise à l’interprétation et à la conclusion. Elle est une émergence du silence, et, à ce titre, est silence.
Le silence est la lumière. La source n’est pas divisible. La division n’appartient qu’à la pensée. Ce qui précède la pensée est en dehors de toute possibilité de préhension.
Le mental divise. Il crée des images et des concepts qui sont vécus comme la réalité. Voir l’image en tant qu’image permet l’établissement de la conscience immédiate que vous n’êtes pas cela, mais vous en êtes le connaisseur. Le connaisseur est libre de l’objet de connaissance. Il est la lumière et la vie.
Le concept de Dieu n’est pas Dieu. Penser Dieu n’est pas Dieu. Dieu est ce qui reste lorsque la pensée de Dieu est absorbée dans l’omniprésente conscience. Dieu est à la fois l’absolue négativité et la parfaite positivité. Il est ce qui reste dans l’absence de ce que Dieu n’est pas.
Voir ce que nous ne sommes pas permet l’actualisation de ce que nous sommes : silence, lumière et présence.
Extrait de « La guérison ésotérique » Traité sur les Sept Rayons
Alice Bailey
(Maître Djwhal Khul)
Editions Lucis Trust
Commentées par Jean-Marc Mantel
Partagé par : www.terrenouvelle.ca - Terre Nouvelle - Portail vers la Spiritualité
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